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Ecouter, voir, lire...

On vous en dit plus sur les marqueurs culturels de plusieurs personnalités.

Alix Godon

Alix Godon

 

 

 

 

Artiste peintre

 

Calais

 

 

 

Musique

 

Quel disque, CD ou musique vous vient immédiatement à l’esprit et vous a marquée pour toujours ?

 

« En musique, je choisirai « L’Oiseleur », le deuxième album du groupe Feu ! Chatterton. Dans cet album, le groupe a puisé son inspiration dans la poésie et musicalement, dans des groupes rock que j’affectionne. L’album allie mélancolie et légèreté ; parle d’été, de ses amours et de ces souvenirs qu’il nous en reste J’ai découvert ce groupe, en concert à Bruxelles et j’avais été très émue dans leur capacité scénique, leur amour de la scène et leur générosité à le transmettre au public. On sent dans leur musique de leurs débuts, des influences de Pink Floyd et je suis une grande admiratrice de ce groupe (je l’écoute tout le temps). Il y a également dans Feu ! Chatterton, des consonances proches de Radiohead ».

 

 

« J’aime aussi beaucoup les mots. Là, dans Feu ! Chatterton, il y a une grande importance des mots choisis, une recherche sur leurs associations… Les mots se font tantôt musique, tantôt messages ; ils sont maniés, sur-articulés, parfois légers parfois lourds à entendre. C’est de la « poésie chantée » mais pas que… car l’aspect musical et l’harmonie du groupe ne sont pourtant pas relégués au second plan : c’est un savant mélange. Grâce à leur second album, j’ai pu découvrir de grands poètes (Aragon, Apollinaire). Je ne connaissais pas du tout la poésie contemporaine et ça m’a donné l’envie d’en lire davantage. Je songe à une phrase, extraite de la chanson « Sari d’Orcino » du second album « L’Oiseleur » », que je trouve magnifique : « Remangerons-nous le fruit du hasard ? Cette pomme étrange qui affame quand on la mange ». Lorsque je les ai vus la première fois en concert, les membres du groupe n’avaient pas encore sorti leur deuxième album dont je vous parle. La chanson « Côte Concorde » m’a mise en apnée. Elle raconte le drame du bateau Concordia où le capitaine n’a pas su ou voulu mettre en route les feux de détresse à temps lorsque le paquebot coulait. Cette chanson est magnifique et comporte toutes les éléments ou influences musicales que j’aime : - du rythme qu’il soit sourd, latent ou qu’il soit soutenu et éclatant au moment fatidique de la chanson ; - une atmosphère qui se développe tout le long de la chanson, « planante » au début, elle devient vive pour « vous agripper à la gorge et vous rester en tête »… . Cette chanson me transforme instantanément en « guimauve dansante ». L’album « L’Oiseleur » m’a donc vraiment touché par ses musiques, ses textes, son ambiance ; et fais découvrir la poésie tout en me donnant l’envie de m’y mettre. D’ailleurs, j’ai une petite anecdote tout comme une confession. J’avoue jalouser ce groupe quelque part (dans le bon sens du terme) me rêvant à mes heures perdues, avec ma brosse à cheveux en guise de micro devant mon miroir, « en rock star des mots ». Quant à l’anecdote, qui remonte à fin 2021, j’avais du travail urgent à rendre mais je ne parvenais pas à me concentrer. À la place, j’erre sur Facebook et tombe sur un concours de poésie à l’occasion de la sortie sur les écrans des « illusions perdues », organisé par le cinéma l’Alhambra et la librairie du Channel ; à la clé trois places de cinéma à gagner… 20 minutes plus tard, mon mail contenant mon premier poème est envoyé. Trois jours plus tard, je suis au cinéma avec deux amis ».

 

 

 

Album « L’Oiseleur » de Feu ! Chatterton. 2018. Barclay.

Albums « Meddle » et « The Wall » de Pink Floyd. 1971 et 1979. Harvest.

 

 

Cinéma

 

Quels sont les films qui vous ont plus particulièrement marquée ?

 

« Il y a trois films de Hayao Miyazaki qui m’ont énormément touchée. Notamment le film d’animation « Le Château ambulant » qui parle de vieillesse et d’amour. Il y a de la magie partout. J’ai également adoré, à en pleurer, « Le Voyage de Chihiro », et « Princesse Mononoké ».

 

 

« Dans une autre registre, le film « Dracula » de Francis Ford Coppola, m’a accompagnée durant très longtemps. Ce film, baroque, gothique, est toujours aussi flamboyant que lors de sa sortie : il ne vieillit pas. De plus, la musique, bande originale de Wojciech Kilar, aux influences slaves est magnifique : elle joue un rôle dans ce film, apporte une respiration constante, comme une présence. Le dernier film qui m’a touchée, c’est « Sur la route de Madison » de Clint Eastwood ».

 

 

« Dans « Le Château ambulant » de Hayao Miyazaki, c’est de la magie qui est introduite dans le monde. Le film commence avec une jeune fille, Sophie, de 16 ans, très humble, qui travaille dans un magasin de chapeaux durant la guerre. En allant se promener, elle rencontre un magicien, de manière fortuite et est prise dans une course-poursuite, sans rien comprendre. Le lendemain, Sophie croit avoir rêver cette rencontre… pourtant en se rendant au magasin de chapeau, une sorcière l’attend et l’accuse de s’être mêlée d’une affaire qui ne la concernait pas puis la transforme en vieille femme. Malgré tout, Sophie garde toute sa tête et tente de retrouver le sorcier pour qu’il lui ôte ce sort maléfique. Dans le film, on la voit philosopher sur le fait que, malgré son grand âge, elle continue à voir de belles choses. C’est un peu une ode à la contemplation et à la paix. On s’ennuie jamais tellement le film est empli d’imagination. Il y a comme une leçon ouverte. Quand on commence à aimer, quel que soit l’âge, on te regarde avec les yeux de l’amour. À la fin du film, on ne sait pas si elle est guérie du sort qu’on lui a jeté mais on la voit dans les yeux du magicien comme à l’origine. Mais on n’apprend pas si elle est vraiment guérie ou si c’est seulement dans les yeux du magicien. C’est un film vraiment magnifique ».

 

 

 

Films d’animation « Le voyage de Chihiro » et « Le Château ambulant » de Hayao Miyazaki. 2001 et 2004. Studio Ghibli.

Film « Dracula » de Francis Ford Coppola avec Gary Oldman, Anthony Hopkins, Keanu Reeves et Winona Ryder. 1992. Columbia Pictures.

« Sur la route de Madison » de Clint Eastwood avec Meryl Streep et Clint Eastwood. 1995. Amblin Entertainment, Malpaso Productions et Warner Bros.

 

 

Littérature

 

À propos de littérature, quels sont les livres qui vous ont le plus touchée ?

 

« L’ouvrage « L’Alchimiste » de Paulo Coelho a une vraie simplicité d’écriture et c’est une épopée initiatique avec une ode au présent. Il faut apprendre à se faire confiance, apprendre à vivre au fil du cheminement de la vie. A ce titre, une expérience en amène une autre. Dans ce livre, on comprend qu’il faut se laisser porter par les évènements. Dans le roman, le héros part à la recherche d’un trésor supposé caché, sur fond d’une prophétie, et se retrouve aux pieds des pyramides d’Égypte. Un peu comme Indiana Jones. Il y a évidemment un mystère derrière tout cela et il y a plein de rencontres un peu folles. Ce bouquin regorge de messages, du plus simple au plus compliqué. Le livre se lit (se dévore) d’une traite. Il fait résonance à plein de moments de la vie et s’adresse à tous. Il n’y a pas d’artifice et la magie opère. « L’Alchimiste », est vraiment un conte, dans le sens où le livre est borné quant à sa forme, mais sujet à 1001 lectures, interprétations que l’on ait 10 ou 90 ans. Cet ouvrage est certainement à rapprocher du « Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry ».

 

 

 

« En ayant fait beaucoup de théâtre, il y a bon nombre de pièces qui m’ont marquée et notamment celles de deux auteurs classiques, Anton Tchekhov et William Shakespeare. Ces textes paraissent toujours actuels et modernes ; comme si les maux ou les joies des Hommes, demeuraient. Cette transmission au-delà des âges (siècles) tient au génie d’écriture des auteurs, comme si ces derniers avaient su saisir une part d’âme, sonder quelque chose lié à la nature humaine de manière claire et pourtant générique, une part qui nous est, en 2023, différente mais familière. Ils ont su écrire sur la complexité des relations, des sentiments, des sociétés… sur les batailles des personnages avec eux même, pour avoir la vie dont ils aspiraient. Du coup, en lisant, je me suis identifiée à certains textes ou personnages ; apprenant, par la même, beaucoup de choses. C’était assez cathartique car, en observant le bonheur ou le malheur des autres, on se rend compte que cela peut nous arriver également. Comme dans la pièce « Platonov » d’Anton Tchekhov où les personnages sont complètement à la dérive et où on les voit commettre des erreurs de vie notamment en amour. Quant à William Shakespeare, la pièce « Hamlet », m’a beaucoup marquée puis interrogée. « Beaucoup de bruit pour rien » également : c’est la première pièce du théâtre européen, à présenter un vrai personnage féminin, au-delà des clichés, et qui fait preuve d’humour, d’intelligence, de répartie, et de choix ».

 

 

« Enfin, certaines citations me suivent au quotidien, presque comme des matras. Il y en a une d’Einstein sur l’intuition ; une autre de De Vinci sur la complexité ; une de Baudelaire, sur l’imagination ; et la dernière de Diderot, sur le rôle des contes dans la vie. »

 

Livre « L’Alchimiste » de Paulo Coelho. 1988. Éditions Anne Carrière.

Pièce « Platonov » d’Anton Tchekhov. 1878.

Pièces « Hamlet » et « Beaucoup de bruit pour rien » de William Shakespeare. 1603 et 1600.

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