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Ecouter, voir, lire...

On vous en dit plus sur les marqueurs culturels de plusieurs personnalités.

Inès Fagot

Inès Fagot

 

 

 

 

Avocate

 

Calais


 


Musique

 

Quel disque, CD ou musique vous vient immédiatement à l’esprit et vous a marquée pour toujours ?

« La musique, c’est très important pour moi puisque j’en écoute sans arrêt. J’ai été bercée par les musiques funk, soul comme Stevie Wonder ou Barry White. Cela m’a influencé sur la manière d’écouter de la musique. J’écoute surtout du rap old-school. Je pense que le titre « Rapper’s delight » de The Sugarhill Gang reflète ma personnalité musicale. C’est une musique qui me met de bonne humeur et elle illustre tout l’univers du hip-hop que j’adore. J’essaye d’ailleurs de continuer à pratiquer ce style de danse mais c’est beaucoup plus compliqué d’y consacrer du temps à cause de mon activité professionnelle ». 

 

 

« Dans ce qui est plus classique et qui m’évoque de bons souvenirs, c’est Dalida et « Gigi L’Amoroso ». Quand j’étais petite, ma mère empruntait la voiture de ma grand-mère et pour seule cassette audio il y avait l’album de Dalida. J’étais avec mon petit frère et on se moquait à chaque fois de ma grand-mère en disant à ma mère que c’était une « musique pour les vieux ».  J’ai fini par écouter l’histoire qu’elle racontait dans sa chanson jusqu’au bout et les jours suivants, j’usais ma mère pour mettre la musique à chaque trajet ».

 

 

« De la même manière, j’ai d’autres souvenirs d’enfance comme Sade.  Je suis aussi une schizophrène de la musique, j’écoute aussi de la musique classique comme Camille Saint-Saëns et sa « Danse macabre » qui me donne des frissons. Dans ce qui est des plus magnifiques en musique classique, c’est « Boléro » de Maurice Ravel. Ça me bouleverse à chaque fois. D’autre part, je me suis rendue à Venise et j’ai pu assister à un ensemble qui jouait « Les Quatre Saisons » d’Antonio Vivaldi à l’église San Vidal.

 

 

Album « Sugarhill Gang » du groupe The Sugarhill Gang avec le morceau « Rapper’s delight ». 1980. Sugar Hill Records. 

Titre « Gigi L’Amoroso » de Dalida. 1974. Orlando Production.

Poème symphonique « Danse macabre » de Camille Saint-Saëns. 1874.

Musique de ballet « Boléro » de Maurice Ravel. 1928.

Concerto « Les Quatre Saisons » d’Antonio Vivaldi. 1725.

 

 


Cinéma

 


Quels sont les films qui vous ont plus particulièrement marquée ?

« J’adore les films psychologiques et les thrillers. J’aime les films sobres où il n’y a pas vraiment d’effets mais plutôt ceux qui sont concentrés sur le jeu de l’acteur. J’adore les films longs qui présentent des portraits et que tout le monde trouve ennuyeux. J’adore la moindre expression du visage de l’acteur et c’est cela qui va me marquer. J’ai adoré le film  « Gone Girl » avec Ben Affleck et Rosamund Pike. C’est un film qui explique vraiment la noirceur dans un couple. En fait, le film débute quand la femme simule son kidnapping. L’homme, quant à lui, rentre chez lui et constate que, pour l’anniversaire de sa femme, elle n’est pas là. C’est un film vraiment visuel, très beau. Pour certains, ça peut paraître plat mais il y a une énigme qui, pour moi, est très présente : celle de comprendre la vision de chacun du mariage. Et surtout, c’est très subtil. On comprend que c’est un couple marié moderne dont l’homme, qui n’a plus de travail, délaisse son domicile, trompe sa femme qui, contrairement à lui, est en plein essor professionnel. Lors de la disparition de sa femme, les projecteurs sont dirigés sur elle et, aux yeux des gens, l’homme paraît comme un sociopathe. Il finit par devenir un suspect car il n’exprime pas d’émotions sincères. Finalement, on s’aperçoit que c’est elle qui tient ce trait de caractère. C’est un film psychologiquement palpitant ». 

 

 

« Ensuite, un autre film m’a marquée. C’est un long métrage sur la déportation. C’est « La Vie est belle » de Roberto Benigni. Ce qui est marquant dans ce film, c’est que cela démarre bien avec un homme qui rencontre sa femme, fait un enfant, et, durant tout le film tente de dédramatiser la situation en protégeant son fils. L’une des scènes marquantes, c’est lorsque c’est l’heure de la douche et qu’il raconte à son fils que cela va bien se passer et qu’il invente même un jeu pour le cacher ». 

 

 

« Un autre film m’a beaucoup plu. C’est le film « Elle » avec Isabelle Huppert. C’est plutôt axé sur la criminologie. En fait, le personnage principal va se faire violer à son domicile par son voisin. Elle ne va le dire à personne et va traquer son agresseur en entrant dans un jeu très dangereux. C’est un film qu’on nous avait conseillé de regarder lors de mes études pour obtenir un diplôme universitaire en criminologie. Ce film est incroyable par le jeu de l’actrice qui est faite pour ce rôle puisque très froide. Isabelle Huppert a beaucoup de charisme et c’est grâce à elle qu’on est touché à ce point ». 

 

 

Film « Gone Girl » de David Fincher avec Ben Affleck et Rosamund Pike. 2014. Pacific Standard et New Regency Pictures. 

Film « La Vie est belle » de Roberto Benigni avec Roberto Benigni et Nicoletta Braschi. 1997. Walt Disney Pictures et Miramax Films.

Film « Elle » de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert et Laurent Lafitte. 2016. SBS Productions. 

 

 


Littérature

 


À propos de littérature, quels sont les livres qui vous ont le plus touchée ?


« Je ne peux pas dire que je suis une grande lectrice car je préfère toujours lire au moment des vacances en bord de mer, à tête reposée. Parmi mes lectures préférées, le livre de Luigi Pirandello « Un, personne et cent mille » m’a interpellé. Ça débute par un homme dont la femme lui informe qu’il a le nez de travers. À partir de là, il va s’apercevoir qu’il n’avait jamais remarqué cela. Du coup, il va remettre toute sa vie en question. Il pense alors à que ce qu’il croit être. Il imagine que chaque personne le voit différemment. Ce livre m’a marqué parce que c’est une réalité dont on ne se rend pas forcément compte. En fait, chaque interlocuteur différent nous voit d’une manière différente. On peut paraître méchant pour certains, trop gentil pour d’autres, complètement abruti pour certains autres. Dans le livre, à partir de cette réflexion, il va faire une introspection très longue. Le livre va tourner tout autour de ça. Bizarrement, lorsqu’on commence cette histoire, on se dit que l’on se fiche un peu de cette histoire de nez. Ensuite, ça devient de plus en plus profond. Cela met en évidence quelque chose qui nous fait réfléchir sur la manière dont on nous perçoit. Quand est-ce qu’on est vraiment soi-même et qui est-on vraiment ? Par exemple, à chaque situation, on adapte son langage et ce sont des choses qui arrivent tous les jours. C’est tellement naturel qu’on ne se pose pas la question ».

 

 

« Dans une littérature plus classique, j’ai apprécié le livre « Le Consentement » de Vanessa Springora. J’ai trouvé qu’elle décrivait très bien comment un enfant, ou un jeune adulte, peut être sous l’emprise d’un homme. C’est l’histoire d’un écrivain célèbre qui a eu des relations avec l’auteure, profitant de l’admiration qu’il suscitait. Elle s’est rapprochée de lui alors qu’elle n’avait que 13 ans sans comprendre tout de suite que l’histoire d’amour qu’il lui offrait était en réalité une histoire malsaine et condamnable. Mais elle était emprisonnée dans cette relation. Ce livre fait écho aux grands débats de l’époque sur la notion de consentement chez le mineur. Ce livre-là permet vraiment de comprendre comment l’emprise est subtile et insidieuse. L’écrivain a largement profité de sa posture et de sa notoriété pour attirer à lui une enfant de 13 ans. Cette situation a perduré jusqu’à ses 19 ans. ».

 

 

Livre « Un, personne et cent mille » de Luigi Pirandello. 1926. Gallimard.

Livre « Le Consentement » de Vanessa Springora. 2020. Grasset. 

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